• Sur la route du mont Ida

    Par cretoisinforce

    À nous, aujourd'hui, les petites routes de l'arrière-pays ! Direction le mont Ida, sur lequel Zeus serait né dans une caverne. Premier arrêt à Arkadi. Situé sur un plateau fertile, le village est connu comme l'un des hauts lieux de la résistance des paysans crétois contre l'armée turque en 1866. Se sentant perdus après trois jours de combat, les assiégés préférèrent se sacrifier en faisant sauter les barils du monastère où ils avaient trouvé refuge, plutôt que de se rendre à l'ennemi. Nous y rencontrons de nombreux fidèles orthodoxes venus, en pèlerinage avec leur pope, embrasser chacune des nombreuses icônes de son église richement décorée. Les Crétois sont très croyants et pratiquants.

    Deuxième arrêt à Eleftherna, pour son immense site archéologique. Nous y découvrons, disséminés en plusieurs endroits, les vestiges d'une importante cité antique gréco-romaine. Puis nous déjeunons à Margarites, notre troisième arrêt, charmant petit village de potiers.

    Quatrième arrêt à Zoniana, pour la grotte de Sfendoni. D'une superficie moyenne de 3 500 m2 et d'une température constante de 18 °C, elle présente de magnifiques stalactites et stalagmites à 270 mètres sous terre, dans un labyrinthe où les chauves-souris sont bien cachées.

    Cinquième et dernier arrêt à Anogia. C'est l'heure où les hommes sont réunis aux kafenion de la grande place pour la partie de tavli - qui se joue à deux sur un tablier en bois avec des dés et des pions -, tandis que les femmes discutent entre elles, en attendant qui voudra bien leur acheter leur nappe en dentelle ou leur tapis en laine. L'occasion, pour nous, de découvrir quelques visages typiques et quelques costumes traditionnels : foulard tricoté autour de la tête, pantalon bouffant et grandes bottes noires pour les hommes, jupes et chemises noires pour les femmes.


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  • Des trains pas comme les autres

    Par Yannaki

    Embarquement immédiat pour la Grèce, à la rencontre de son ciel bleu légendaire, de sa mer envoûtante et de son glorieux passé antique.

    Le voyage débute à Thessalonique, la seconde ville du pays après Athènes. Les influences helléniques, romaines, byzantines et balkaniques qui ont traversé cette cité lui donnent un caractère intemporel. L'excursion se poursuit sur le site archéologique de Vergina, qui abrite le tombeau du roi Philipe II de Macédoine, père du célèbre Alexandre le Grand. Puis, nous découvrons l'inaccessible demeure de dieux grecs : le Mont Olympe. Le train nous emmène au centre du pays, à Météore, où se dressent des pics rocheux vertigineux. C'est dans l'isolement total de ces hauteurs que vivent, depuis le XIVème siècle, des nonnes et des moines orthodoxes. Nous traversons ensuite la plaine fertile de Thessalie avant d'arriver à Athènes. Dans l'ancienne enceinte antique de la ville, s'élève le célèbre Parthénon, monument qui abritait une colossale statue d'Athéna, déesse protectrice de la cité. Puis, nous terminons notre visite par l'Acropole, qui, situé sur un vaste plateau rocheux, était à la fois la forteresse et le sanctuaire d'Athènes.

    Pour les orthodoxes, la semaine Sainte est une vraie période de jeûne, ponctuée de processions qui préparent la résurrection du Christ. Le jour de Pâques, la rue se transforme en rôtissoire populaire, puisque chaque famille y cuisine l'agneau Pascal à côté de son voisin. Ensuite, direction le sanctuaire de Delphes. Pendant plus de 1 000 ans, des hommes en quête de vérité sont venus consulter son fameux oracle. La parole du dieu Apollon y était transmise aux hommes par l'intermédiaire de la pythie, une jeune vierge inculte, installée sur un trépied placé dans une fosse oraculaire, juste au-dessus d'une fissure d'où émanaient des gaz toxiques. Nous découvrons ensuite Olympie, enceinte sacrée qui comprenait des installations sportives, dans lesquelles se déroulaient les célèbres jeux. Notre périple se termine à Santorin, dans l'archipel de Cyclades, où se seraient épanouie, il y 4 500 ans, la légendaire civilisation de l'Atlantide.


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  • Les musées
    Par Yannaki

    Joueur de harpe ou de lyre exposé au Musée national archéologique. L'art cycladique, qui s'est développé entre 2800 et 2200 av.J.-C., a donné naissance à des statues en marbre d'un grand dépouillement, dont la pureté des lignes a inspiré des artistes contemporains.


    Les musées


    Le Musée national archéologique. Le plus grand et le plus riche des musées d'Athènes possède des collections provenant des principaux sites antiques du pays : les Cyclades, Mycènes, l'Attique... Parmi les idoles cycladiques (2800-2200 av.J.-C.), les plus célèbres sont le joueur de harpe, le joueur de flûte et une grande figure féminine provenant d'Amorgos. Des fresques exhumées au cours des fouilles dans les maisons de Santorin figurent parmi les mieux concervées : le Pugilat, représentant deux enfants au corps délié en train de boxer, ou le pêcheur, chargé de poissons. Les trésors mis au jour à Mycènes ou à Tirynthe sont principalement en or : masques gobelets, armes, bijoux. Dans les salles qui présentent la sculpture, les "kouros", jeunes hommes hiératiques à la chevelure bouclée, ont été découverts en Attique. Tout comme les statues de bronze qui gisaient au fond



    Le musée d'Art populaire présente les techniques artisanales des XVIIIe et XIXe s. : costumes traditionels, tissages et sculptures sur bois. Cette couverture brodée de vases de fleurs et de paons provient de la région de Ionannina, au nord-ouest de la Grèce.

    de la mer Egée : l'Appolon du Pirée (525 av.J.-C.) ou l'Ephèbe de Marathon (330 av.J.C.) racontent l'histoire de l'évolution de la sculpture. Le Musée national possède en outre une importante collection présentant la céramique grecque à travers les âges.
    Un musée de site : l'Acropole. Situé à l'extrémité sud-est de la colline, le musée de l'Acropole regroupe les sculptures découvertes sur le site par l'archéologue Kavvadias en 1885-1891. Parmi les plus belles se trouve un groupe de jeunes filles au fin sourire et au costume très travaillé ; ces "korês", dattant du VIe siècle av.J.-C., avaient été enfouies dans une fosse après la mise à sac de la ville par les Perses en 480 av.J.-C. Le musée abrite également des reliefs provenant du Parthénon : les deux plus beaux ensembles étant la frise exécutée par le sculpteur Phidias (490-431 av.J.-C.) représentant la procession des Panathénéens, ainsi que les statues originales des Caryatides, ces sculptures qui soutenaient l'Erechthéion, remplacées aujourd'hui par des copies.
     

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  • VILLARREAL PANATHINAï<wbr />KOS : 1-1

    LA BELLE AFFAIRE DU PANA

    Par zoom42

    Malgré une domination copieuse de Villarreal, le Panathinaïkos, qui avait ouvert la marque contre le cours du jeu, réalise une superbe opération en repartant d'Espagne avec un match nul très précieux avant le retour en Grèce.
    Dans les coulisses du Madrigal
    - Comme pressenti, Robert Pires n'était pas titulaire au coup d'envoi mercredi soir. Le milieu de terrain français, aligné en pointe face à Santander puis utilisé à trois postes différents contre Gijon, était ménagé par son entraîneur dans l'optique du match retour, considéré comme plus important que l'aller par Pellegrini.

    - Avant de recevoir le Pana, Villarreal restait sur dix matchs sans défaite en Ligue des Champions sur sa pelouse.

    - Henk Ten Cate, l'entraîneur néerlandais du Panathinaïkos, connaît parfaitement bien les équipes espagnoles. Arrivé en Grèce en début de saison, Ten Cate a longtemps été l'adjoint de Frank Rijkaard au Barça. Avec les Catalans, il s'était incliné à deux reprises en trois déplacements dans la banlieue de Valence.

    - Aucun point commun entre le Simao du Panathinaïkos et le milieu de terrain offensif de l'Atletico Madrid et de la sélection du Portugal, Simao Sabrosa, titularisé la veille face au FC Porto. Le premier est un jeune milieu de terrain arrivé cette saison du Mozambique.

    Les faits du match
    24eme minute
    Sur un coup-franc près du poteau de corner côté droit, Eguren devance la sortie de Galinovic et coupe bien la trajectoire du ballon mais son coup de tête est trop décroisé.

    29eme minute
    Déviation intelligente de Rossi pour Ibagaza qui réussit à retrouver Rossi après un bon travail consécutif à un contrôle orienté, pourtant en direction opposée du but. La passe est idéale, mais Rossi voit sa reprise de volée à bout portant repoussée par Galinovic. Le ballon revient sur Cazorla qui ne cadre pas sa reprise.

    31eme minute
    Nouvel une-deux dans la surface entre Rossi et Ibagaza qui permet à ce dernier de déclencher une frappe soudaine, le ballon rase le poteau gauche de Galinovic.

    59eme minute (0-1)
    Sur une passe de Simao, Spiropoulos laisse passer le ballon derrière lui pour Karagounis qui s'emmène la balle et déclenche une frappe terrible qui termine dans la lucarne gauche de Diego Lopez malgré l'envolée de ce dernier.

    63me minute
    Festival dans la surface de Mantzios qui se talonne le ballon pour lui-même en le faisant passer derrière son pied d'appui pour se défaire de Senna et Fuentes avant de buter à bout portant sur le gardien, bien sorti.

    66eme minute (1-1)
    Erreur de Wawrzyniak, qui tergiverse au lieu de dégager directement son ballon à la sortie d'un cafouillage. Le Polonais est bousculé par Rossi mais accroche surtout Pires, qui arrivait lancé. Penalty que transforme Rossi en prenant Galinovic à contre-pied après une légère feinte.

    Jeu, joueurs et arbitre
    Le jeu
    « J'ai joué pas mal d'équipes grecques, donc je sais que l'ambiance va être surchauffée, c'est pour ça qu'il faut à tout prix tout faire pour se qualifier chez nous. Dès mercredi soir au Madrigal, il faudrait que nous ayons déjà une option. » Les conseils de Robert Pires, recommandant vivement à ses coéquipiers de faire la différence dès ce match aller, n'ont pas suffi. Dans quinze jours, Villarreal, tenu en échec sur sa pelouse, devra donc impérativement aller faire un résultat à Athènes pour décrocher son billet pour les quarts. Face à une formation extrêmement prudente dès le coup d'envoi, les Espagnols, dominateurs durant toute la partie, ont pourtant exercé une grosse pression qui aurait dû faire exploser le Pana à un moment ou un autre. Mais malgré cette maîtrise totale des événements qui aurait pu leur permettre de mener au moins par trois buts d'écart à la mi-temps, les Jaune, quand ils ne butaient pas sur Galinovic ou l'un de ses défenseurs, se montraient très maladr
     oits dans le dernier geste. Au retour des vestiaires, la volonté de Villarreal restait la même mais, à l'image de Rossi, les hommes de Pellegrini avaient toujours autant de mal au niveau de l'efficacité. Sur sa première vraie occasion dans le jeu, le Pana, par Karagounis, ouvrait même le score contre le cours du jeu. Un hold-up qu'évitait Rossi en égalisant peu de temps après sur un penalty obtenu par Pires. Mais ce penalty, malgré d'autres opportunités en fin de match pour le Sous-marin jaune, sera le seul but marqué par Villarreal. Le demi-finaliste 2005-2006 de l'épreuve devra obligatoirement marquer en Grèce pour espérer se qualifier. Pas simple.

    Villarreal
    DIEGO LOPEZ : Pratiquement jamais inquiété du match, il a dû intervenir sur deux frappes terribles. Sur la première, il est battu malgré une belle envolée. Sur la deuxième, il sort le réflexe qu'il fallait.
    ANGEL : Il a défendu avec beaucoup d'énergie mais s'est surtout beaucoup montré aux avant-postes avec de belles passes dans la profondeur mais aussi un manque de lucidité dans le dernier geste.
    GODIN : Même s'il a connu quelques moments chauds, il a rarement été en difficultés.
    FUENTES : Très appliqué, il a fait preuve de beaucoup de relâchement dans la plupart de ses gestes, n'hésitant pas à jouer avec son gardien pour calmer le jeu.
    BRUNO : Même bien contenu par Wawrzyniak, il a réussi quelques percées dangereuses pour la défense adverse.
    EGUREN : Tout près d'ouvrir rapidement le score sur une tête trop décroisée, il a malheureusement fait parfois preuve d'impatience à la construction. Remplacé par PIRES (62eme), qui a amené beaucoup de rythme et obtenu le penalty de l'égalisation.
    SENNA : Toujours bien placé au milieu et auteur de plusieurs jaillissements précieux, il a provoqué plusieurs fautes et beaucoup cherché ses attaquants sur de bonnes ouvertures. Il a notamment beaucoup servi Cazorla en première intention.
    CAZORLA : Toujours en mouvement, il a constamment fait la différence grâce à son aisance technique mais n'a pas trouvé la faille sur ses frappes.
    IBAGAZA : Omniprésent dans le premier quart d'heure, il s'est beaucoup appuyé sur Bruno derrière lui et Rossi en pointe, se créant plusieurs occasions. Mais il a manqué de réussite et, épuisé, a été remplacé en fin de match par CANI (70eme).
    LLORENTE : Excepté sur une déviation magnifique pour Rossi en début de match et par ses nombreux appels, il ne s'est pas beaucoup illustré et a lui aussi cédé sa place en seconde période à NIHAT (62eme), pas plus en réussite que Rossi devant le but.
    ROSSI : Très dangereux en pointe, il n'a marqué que sur penalty mais a eu de nombreuses occasions d'ouvrir le score et même de marquer le but du KO ensuite, mais il a connu des problèmes dans la finition, en raison notamment d'un Galinovic vigilant.

    Panathinaïkos
    GALINOVIC : Malgré la domination impressionnante de Villarreal, il n'a eu à s'employer que sur quelques frappes de Rossi et Nihat. En deuxième mi-temps, un ballon relâché sur un tir anodin de Cazorla aurait en revanche pu lui coûter cher.
    NILSSON : A l'image de sa défense, il a souvent pris l'eau derrière mais il a beaucoup apporté devant en demandant beaucoup le ballon et en inquiétant plusieurs fois Diego Lopez sur ses centres.
    GOUMAS : Tout de suite en difficultés malgré quelques interventions précieuses, il a pris un carton plus que logique qui le privera du match retour et a été remplacé à la pause par GABRIEL (46eme) qui ne s'est pas beaucoup montré.
    VINTRA : L'un des meilleurs en défense côté Pana avec notamment un tacle parfait dans les pieds de Rossi en première mi-temps.
    SARRIEGI : Souvent pris de vitesse, il a tout donné, notamment dans les airs, mais a lui aussi beaucoup souffert derrière.
    WAWRZYNIAK : Il a connu des problèmes face au pressing adverse, ce qui lui a fait perdre quelques ballons bêtement sur son côté gauche. Il s'en est mieux sorti lorsqu'il est repassé dans l'axe en deuxième mi-temps.
    GILBERTO SILVA : Rarement en possession du ballon, il a tout de même tenté de se rendre disponible et de distribuer le ballon dans les meilleures conditions sur le peu d'actions où il s'est retrouvé.
    SIMAO : Malgré un bon placement, il n'a pas été d'une grande utilité jusqu'à cette passe droit devant lui pour Karagounis sur le but.
    KARAGOUNIS : Très remuant, il a été le Grec le plus menaçant de par ses accélérations en contre-attaques et sa précision dans les transmissions. Il manque une belle occasion et ouvre le score sur un superbe enchaînement contrôle-frappe avant de devoir céder sa place en fin de match sur blessure à SALPINGIDIS (85eme).
    SPIROPOULOS : Pas à son avantage dans un rôle de relayeur où il a été pratiquement absent tout le match, il a touché davantage de ballons après avoir reculé d'un cran. Sur le but, il a la brillante idée de laisser passer le ballon pour Karagounis.
    MANTZIOS : Seul véritable attaquant aligné mercredi soir par Ten Cate, il a toutefois posé beaucoup de problèmes à la défense espagnole, notamment dos au but. En début de match, il a été tout près d'ouvrir le score sur une reprise en talonnade géniale. Tout aussi génial en fin de match son numéro dans la surface auquel seul le gardien a mis fin.

    L'arbitre du match : M.Plautz (AUT)
    Il a distribué quelques avertissements bien sentis mais est resté plutôt discret. Sur le penalty, il aurait pu siffler contre Rossi ou pour Pires, il a préféré la deuxième solution.


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  • L'éclateme<wbr />nt de la zone euro n'est pas pour demain

    Par zoom42

    Avec la crise et les difficultés budgétaires de certains pays de la zone euro sont apparues des spéculations sur un éclatement de l'Union monétaire, mais les économistes, pas plus que les banquiers centraux, ne croient à ce péril.

    A l'approche du sommet européen de dimanche, le débat va bon train sur le lancement d'obligations souveraines de la zone euro, voire l'octroi d'une aide à l'un ou l'autre Etat membre - des initiatives qui seraient évidemment sans précédent depuis le lancement de l'UEM il y a dix ans et qui ne sont même pas prévues par les institutions.

    Reflétant les mauvaises ou moins mauvaises fortunes des uns et des autres, les écarts de rendement entre les emprunts souverains des Etats membres de la zone euro sont au plus haut depuis 1999.

    Si le taux du Bund à 10 ans allemand, référence du marché européen, se maintient autour de 3%, les taux grec ou irlandais équivalents sont nettement supérieurs à 5%, ce qui n'est pas sans soulever des questions sur la viabilité de la zone euro.

    Les situations sont diverses. L'Irlande comme l'Espagne subissent de plein fouet le retournement de l'immobilier et de la construction qui, des années durant, ont alimenté leur croissance et assuré la bonne santé de leurs finances publiques.

    Pour l'Irlande s'ajoute la fragilité de ses banques qui paient aujourd'hui une politique de crédit trop aventureuse.

    La Grèce, à l'image du Portugal, souffre de sa trop grande dépendance vis-à-vis de la croissance européenne et d'un problème chronique de crédibilité de sa politique budgétaire.

    UNE DETTE EUROPÉENNE

    Même un pays comme l'Autriche a pu sentir le vent du boulet, affecté dans son cas par ses liens étroits avec l'Europe de l'Est, qui se retrouvent au niveau de ses banques.

    "Une des fragilités de la construction européenne est que rien n'a été prévu pour un pays qui serait en difficulté, ni dans le cadre du traité de Maastricht, ni dans le cadre de la Banque centrale européenne", constate Philippe Waechter, directeur des études économiques chez Natixis Asset Management.

    "On n'est pas dans cette situation mais il y a de vraies interrogations", ajoute-t-il.

    Des solutions sont à l'étude, comme la création d'un fonds d'intervention pour apporter de la liquidité aux pays en difficulté. Mais les conditions d'un tel mécanisme restent floues et il risquerait d'encourager les mauvais élèves en matière de finances publiques.

    Est aussi évoquée l'assimilation d'une partie de la dette de la zone euro sur une seule souche, avec pour objectif de créer un marché très large en Europe pour éliminer les tensions sur tel ou tel pays.

    Mais Berlin, premier marché de la dette de la zone euro, s'y oppose et Paris est sur la même longueur d'onde.

    "C'est exactement ce qu'il ne faut pas faire, ce ne serait pas conforme au cadre institutionnel de l'Union européenne et (...) chaque pays doit prendre la responsabilité de sa politique budgétaire," affirmait Axel Weber, le président de la Bundesbank, dans un entretien paru mercredi dans Die Welt.

    Selon lui, l'élargissement des "spreads" obligataires ne remet pas en cause la solvabilité des Etats membres de la zone euro et il a jugé "inimaginable" un éclatement de l'UEM.

    "Le coût serait exorbitant pour les pays concernés," a-t-il estimé.

    Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, avait avancé le même argument dans une interview le 7 février.

    "La sortie de la zone euro est impensable, elle aurait des conséquences dramatiques pour le pays qui le fait, donc personne n'y songe," avait-il dit sur France Culture.

    LES SORTANTS MENACÉS D'"ISLANDISATION"

    Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, a lui aussi dit à plusieurs reprises qu'il n'y avait pas de risque d'éclatement de la zone euro.

    "Il n'y a aucune incitation pour qu'un pays quitte la zone euro et, à l'inverse, beaucoup d'inconvénients à en sortir : la réaction du marché serait une 'islandisation' immédiate avec taux d'intérêt qui montent en flèche et chute de la monnaie," confirme Laurent Bilke, économiste chez Nomura à Londres, dans une étude récente sur la zone euro.

    De fait, comme se plaît à le souligner Jean-Claude Trichet dans ses diverses interventions, l'euro a joué un rôle protecteur pour l'ensemble des membres de l'union monétaire depuis le début des turbulences monétaires, au point de faire des envieux parmi des voisins mal en point comme l'Islande.

    Mais il serait bon que le débat ne s'éternise pas sur fond de creusement des "spreads".

    "Il y a urgence à intervenir pour éviter que des pays comme la Grèce s'enfoncent dans la crise et menacent la zone euro," estime Philippe Waechter chez Natixis AM.

    "La situation européenne est fragile parce que la construction européenne est incomplète et qu'il manque une dimension politique forte," conclut-il. "Il manque une coordination politique qui permettrait d'avoir une perception de la zone euro plus homogène et plus cohérente".


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