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Voyage en Grèce
Par Karim El Dahdah
Il est 3h du matin, à l’aéroport. J’ai bien dormi, je suis en forme, mais une question:ou sont les autres? Des autres, je ne connais que Greg (qui ne vient pas d’ailleurs), et la voix de Patrick au téléphone. Mais lui n’a aucun mal à me reconnaître et je fais connaissance avec le reste du groupe qui arrive. L’avion bouge beaucoup, Carine, à coté de moi a peur, et moi aussi.
Arrivée à Athènes. Notre guide s’appelle Vicky, elle est jolie, pétillante et potelée. Le bus prévu est immense et c’est tant mieux (on voit grand, chez Baron & Baron) et son chauffeur (Adonis ou Antony j’ai jamais su) un vieux play-boy bon vivant. Il pleut, la météo a prévu du mauvais temps toute la semaine et je commence à paniquer. Mais la pluie a cessé lorsqu’on arrive à l’hôtel Astor, place Syndagma. Patrick, Carl et moi allons visiter des musées alors que le reste des dix qui n’a pas si bien dormi la nuit se repose. Musée Benaki, musée des Cyclades et de l’Art grec ancien, le Parlement grec et ses pigeons sont au programme de Vicky.
Pita au poulet et salade grecque _à faire soi-même_ sont a un autre programme, celui du déjeuner, qu’on prend tous ensembles dans un petit resto au coin d’une rue, avant d’attaquer le Musée Archéologique National, dans un poussiéreux état, en attendant la fin de la rénovation prévue pour les Jeux Olympiques de 2004. Et puis, enfin, l’incontournable, la fameuse Acropole, que l’on voit de très loin. Le Parthénon a beau être minus, presque décevant, j’ai la sensation émouvante de me trouver en face d’un des berceaux de la civilisation. Vicky est prise d’une diarrhée verbale, mais nous laisse quand même flâner seuls sur la colline, d’ou l’on a une vue panoramique splendide sur tout Athènes, notamment sur la vieille ville, la Plaka, où l’on décide d’aller flâner un peu. La Plaka ressemble un peu à Montmartre avec ses charmantes ruelles, ses maisons coquettes, et ses touristes. Un esprit libre a même aménagé un petit coin pour abriter son univers fait d’objets recyclés: Tom’s Café avec, au menu, toast sur XXX, anthrax coffee, atomic pancakes, Bin Ladin’s soup et le today’s special pussy cat stew with vegetables. Quel phénomène! Un peu plus loin, Patrick hésite sur un pantalon en lin blanc, la vendeuse s’entête, je m’impatiente en français et me prend une belle diatribe de la nana non moins belle et qui en plus maîtrise bien les langues…
Le soir, Athènes brille dans la nuit, et les restos sont pleins à craquer, pas de place au Il Parmigiano, dommage... On y mange très bien, aux dires des athéniens et la déco est superbe. On marche beaucoup, un ami à Lara propose de dîner au Pirée, le port d’Athènes ou il parait c’est charmant. On va au Pirée mais on termine finalement dans un fast-food. C’est bon, et on rigole bien lorsque Carine-qui-est-tres-drôle appuie trop fort sur le robinet à pression et se prend une belle giclée de ketchup sur les habits.
Au fait il est ou le Pirée?
- Mardi 20
Petit déjeuner grandiose avec vue panoramique sur l’Acropole depuis la terrasse de l’hôtel, puis, départ pour le monastère d’Ossios Loukas, deux heures de route. Le bus est très grand et c’est très pratique pour dormir. Le monastère est un joyau de l’art byzantin, avec ses mosaïques et ses superbes peintures murales dont certaines ont les yeux crevés par les Turcs, mais je ne peux m’empêcher de frissonner devant le cercueil en verre d’Ossios Loukas lui-même. Mais passons. Nous achetons du miel et du thym pour les mamans de quelques-uns uns, à vrai dire, il a le même goût que le miel Akiki!
Tout le monde en route pour Delphes, un village à très haute altitude. La Taverna Vakchos ou l’on déjeune à d’ailleurs une vue imprenable sur les vallées. La salade grecque est toujours moins grecque qu’à Beyrouth, et es délicieux plats typiques grecques valsent sur la table, sauf pour Lara qui préfère des spaghettis bolognaises. Sur une tasse de yoghourt au miel, nous allumons une bougie pour fêter l’anniversaire de Muriel.
Mais c’est le site antique de Delphes, dédié à Apollon et qui fut autrefois le “nombril du monde” car il attirait des visiteurs du monde entier venus consulter son oracle, qui retient surtout notre attention, avec ses colonnades, le rocher de la Pythie, prêtresse d’Apollon, et la fontaine ou, parait-il, les jeunes filles qui s’y baignent retrouvent leur virginité (blagues de circonstances bien sur). Il faut grimper sur un sentier interminable pour atteindre l’immense stade, mais la vue de la haut est à couper le souffle. Au musée, on admire le fameux aurige de Delphes, pendant que Walid fait son strip-tease avec ses fameux pantacourts et tailles basses achetés pour l’occasion et désormais célèbres.
3h 15 de route et l’on arrive à hôtel Antoniades, à Kalambaka, une petite bourgade qui a le mérite de voisiner avec les Météores (mais ça c’est pour demain). Je prends ma douche lorsque Mumu, qui occupe la chambre voisine, m’accompagne à travers la cloison sur “En chantant” de Sardou. Fou rire garanti. Au Koka Roka, on savoure les délicieux souvlakis de porc ou de boeuf, arrosés de l’alcool national (dont j’ai oublié le nom).
- Mercredi 21
Journée d’intense piété aujourd’hui pour la visite des monastères des Météores. Les monastères sont en quelque sorte des reconstitutions de petits villages, à la différence près qu’ils sont perchés comme des nids d’aigles sur des pics vertigineux quasi-inaccessibles, et que leurs habitants, hommes ou femmes s’habillent toujours de noir et ne sont pas très souriants. Je suis frappé par la sérénité du lieu et l’extrême degré d’ascétisme des religieux. Les filles doivent impérativement se vêtir d’une jupe à l’entrée parce que la Vierge, idéal de la femme chrétienne, parait-il, ne connaissait pas le pantalon… Mais Carine se plait tellement dans sa nouvelle jupe qu’elle oublie même de s’en défaire à la sortie! Visite du Roussanou, le plus pittoresque, d’Haghios Nikolaos Asapavsas, le plus petit, où le grand artiste Vlassis Tsotsonis était en train de restaurer des icônes et des fresques. Ce dernier est également en charge au Monastère de Sainte Catherine au Sinaï. Nous allons enfin au Grand Météore, où une fabuleuse exposition des oeuvres de la célèbre photographe grecque Balafas était au rendez-vous.
Départ pour la Thessalie ou l’on s’arrête au village de Metsovo, à 1160 m d’altitude, charmant avec ses maisons coquettes aux balcons fleuris, ses petites vieilles en noir et ses délicieuses saucisses du pays. Et là, c’est toute une histoire, parce que Patrick, grand amateur de cannes artisanales, se tape une ‘Pyksari’ au prix fort après de longs marchandages défectueux, ce qui suscite les railleries de Jix qui s’en est quand même offert une lui-même. Mais quand on aime, on ne compte pas… Déjeuner au restaurant Galaxias, dans un grand jardin, pour une cuisine traditionnelle arrosé de bon vin blanc de la région. Walid en a pardessus la tête des trajets en bus et veut à tout prix un taxi pour rejoindre le soleil et les nanas de Corfou (chez qui on est supposés arriver demain mais qui n’en finissent plus d’arriver) alors il appelle Avis –Beyrouth pour s’enquérir de Avis-Metsovo… Peine perdue. Patience Walid…
En route, les saucisses de Metsovo se révèlent particulièrement lourdes sur mon estomac et incompatibles avec les virages à 90 degrés. Mais Mumu-qui-est-pharmacienne