• Cyclades 1998 par cyrilos-867

     

    Cyclades 1998

    par cyrilos-867

    Cyclades 1998

     

    Santorin - Naxos - Amorgos - Paros

    En guise de préambule...

    Ce journal de bord conte les péripéties de quatre jeunes lyonnais partis en Mer Egée à la découverte des Cyclades. A pied, en bateau, en stop ou en scooter, ils ont écumé les îles grecques de Santorin, Naxos, Amorgos et Paros pendant deux semaines, dormant au hasard de leur odyssée en camping, sur le ferry, chez l’habitant ou sur la plage.

    De Santorin à Amorgos en passant par Naxos et Paros, à travers les ruelles touristiques des grandes cités ou celles plus typiques des petits villages de la Grèce profonde, ils ont rencontré les autochtones, visité les chapelles et se sont émerveillés devant les habitations blanchies à la chaux ; ils ont arpenté les boutiques, parcouru les mini-markets et dégusté quelques-unes des spécialités locales (moussaka, poulpe, baklava...) dans les fameuses tavernes grecques.

    De baignades sur les plages de sable noir  (Santorin) ou blanc (Naxos, Paros) en escapades dans des criques bleu turquoise dignes du film "Le grand bleu" (Amorgos), de balades volcaniques (Santorin) en randonnées sauvages au milieu d’un environnement resté très brut (Amorgos, Naxos), ils ont su profiter au mieux de chaque instant de leur séjour et trouver un juste équilibre entre vacances-détente et vacances-aventures.

    Bref, c’était vraiment “ parfait ”...

    Mon séjour dans ces fabuleuses îles grecques des Cyclades à découvrir dans le carnet de voyage et l'album photos :  Santorin (Akrotiri et la Red Beach, Thira, Oia),  Naxos (Chora, la Portaria, Aghia Anna Beach, Filoti et le "Luberon grec"),  Amorgos (le grand bleu, Aigiali, Potamos, le monastère de la Panaghia Chozoviotissa, Katapola),  Paros (Parikia, Naoussa, Kosto, Lefkes)

    Mon récit de voyage

     Santorin, nous voilà !
    Naxos, plages et Luberon
    Amorgos, l'île du grand bleu
    Paros en scooter
    Retour à Santorin
    Fin d'un rêve

    Mercredi 5 août 1998 : vol Lyon-Satolas -> Santorin
    " Mais de qui se moque-t-on ? "

    15h55 - A l’heure qu’il est, nous pourrions être en train de survoler les Cyclades, à essayer de prendre des photos à travers les traces de doigts des hublots. Mais non, l’endroit est désespérément familier : le hall d’embarquement de Satolas, porte 40. Voilà bientôt sept heures (!) que nous avons pénétré dans cet aéroport, et je me dis que n’importe quel coucou aurait eu le temps de nous emmener très loin d’ici. Pourtant, malgré l’attente, je suis étrangement zen, m’amusant de la cohorte de mécontents agressant littéralement la responsable du tour-opérateur :
    " - Mais de qui se moque-t-on ?
    - De personne, monsieur… "

    Comme moi, Alex gratte dans son coin tandis que Caro et David se donnent des airs d’intellectuels en vacances, feuilletant respectivement Voici et Sciences et vie (un article ultra scientifique : comment fonctionne le sexe ?…). Les nouvelles nous parviennent au compte-gouttes et les hôtesses nous bichonnent tant qu’elles peuvent : après le petit déjeuner à 10h, nous sommes conviés à la cantine pour le repas de midi ! A cette occasion, David et moi remportons le premier pari du séjour (c’était du canard, pas de la pintade !). Conséquence : demain, si jamais on arrive, ce sont les filles qui paient à manger…
    Pour tuer le temps, nous nous offrons une n-ième visite du duty-free, où une hôtesse au fort accent germanique nous vante les bienfaits du pastis (comme si c’était nécessaire !) :
    " - Vous aller en Grèce ? Là-bas, ouzo très spécial... Pour goûter, oui, mais vous pas être très copains… "

    Après une longue réflexion, et grâce aux conseils avisés de David, nous finissons par craquer pour une bouteille de 51 (avec son étui isotherme !). Au moins, si on ne peut pas se faire de nouveaux copains, on pourra toujours compter sur les anciens…

    17h30 - Formidables, ces cachets de Cocculine contre le mal des transports : moi qui craint le car, le bateau, l’avion, là tout va pour le mieux. D’accord, on est toujours en salle d’embarquement, mais quand même !

    David a envie d’appeler chez lui pour prévenir que nous sommes " bien arrivés à Santolas " (ou à Satorin, je ne sais plus très bien ). L’avion (de la compagnie Air Toulouse International) vient d’arriver de … Toulouse, où il était en réparation ! Quelque part, c’est rassurant qu’ils aient pris leur temps pour réparer. D’ici trois bons quarts d’heure, nous devrions décoller, pour arriver aux environs de minuit à Santorin. Avant le départ, je vais reprendre un cachet de Cocculine, moi .
     " Want a room ? "

    Il est 18h10 lorsque l’avion quitte enfin la piste de Satolas (au lieu des 11h30 prévus…). Le repas nous est servi après une (longue) série de (petites) perturbations . Caro me broie la main à chaque trou d’air tandis que David – imperturbable, lui ! – feuillette Libé pendant toute la durée du vol. A cause de l’escale à Mykonos (où il est conseillé aux hommes de bien rester assis au fond de leurs sièges ), nous devons encaisser en moins d’une heure, deux atterrissages et un décollage sur les minuscules pistes des îles. Mais peu après 23h (heure locale = heure Lyon + 1), ça y est : nous foulons le sol grec de l’aéroport !

    En attendant les bagages, j’accompagne David qui va griller sa clope à l’extérieur. A peine a-t-on franchi la porte de sortie, qu’un autochtone nous aborde : " Want a room ? ". Les habitants grecs ont des chambres à louer, et ils le font savoir. Pris au dépourvu , nous baragouinons quelques questions pour tâter le terrain, avant de conclure d’un " we think about it " qui se veut la traduction fidèle de " on va y penser ! ".

    Finalement, c’est un taxi (profitant de notre naïveté de touriste débarquant pour nous extorquer 6000 drachmes, soit 120 francs pour une dizaine de kilomètres) qui nous mène au camping Caldera View où nous avons réservé. Et là, miracle ! A minuit, il est encore possible de passer par la réception avant de s’installer. Au moment de planter les tentes, Caro n’oublie pas de nous démontrer qu’elle a passé quinze ans chez les Scouts, et le camp est très vite monté. Il fait nuit depuis bien longtemps, mais l’excitation l’emporte sur la fatigue et nous explorons les alentours du camping, serviettes de bain sur l’épaule, bien décidés à goûter la mer Egée ! Elle restera introuvable ce soir là.

    Jeudi 6 août 1998, Santorin
    Soutzouskaki au menu

    Le soleil matinal à travers la tente m’attire irrésistiblement à la découverte des paysages masqués par la nuit la veille. Face à la tente, le " Mont Pilat " local (point culminant de l’île et centre relais télévision). A 300 mètres de l’entrée du camping, magnifique vue sur la Caldera : le volcan, la mer, les falaises… Alex est interrompue dans sa grasse matinée parce que l’on a plein de choses à voir. Après un petit dej’ encore très franchouillard (barquettes à la fraise de LU, palets bretons), nous partons à l’assaut de notre première cité grecque : Akrotiri, son site archéologique, ses plages de sable noir… Nous profitons de la route pour découvrir les paysages qui s’offrent à nous (superbes et indescriptibles !… Voir les photos). Et nous jetons aussi un œil sur les menus (et les tarifs) des quelques tavernes en bord de route. Avant de rentrer dans Akrotiri (" chez Gros-Thierry ", comme dit David), Caro, Guide du Routard en poche, nous mène jusqu’à la Caldera Beach, lieu
     de notre première baignade. La plage est noire (de sable, pas de monde), la mer est fabuleuse…

     

    Akrotiri : du sable noir de la Caldera Beach aux ruelles blanchies à la chaux

    Peu avant midi, nous entrons dans Akrotiri, village grec dans tout ce qu’il y a de plus typique : les maisons blanchies à la chaux, les églises locales et leurs cloches, un vieux grec à dos de mulet… Et fatalement, à l’heure du repas, il nous vient des envies de cuisine locale. Nous optons pour une petite taverne, terrasse ombragée, "greek cuisine" et accueil familial.

     

    Images des Cyclades traditionnelles à Akrotiri

    Pour David et moi, c’est l’heure du premier ouzo, mais il nous reste bien des choses à apprendre sur la manière de le déguster ! (avec ou sans eau ? l’eau ou l’ouzo en premier dans la bouche ? être ou ne pas être ? !) . Le menu est traditionnel : greek salade (tomate –concombre – poivron – oignon – olives – et l’inévitable feta) suivi de soutzouskaki (meats balls with fried chips) pour mes compagnons de route, tandis que je ne résiste pas à l’idée de déguster ma première moussaka (un régal). L’eau du robinet est infecte, nous devons nous rabattre sur de l’eau en bouteille (et puis de toutes façons, pas moyen de faire comprendre que l’on voudrait une carafe !).
    Baignade chez les " culs- nus "

    A l’heure de la sieste, nous marchons inconscients en pleine campagne sous un soleil de plomb, en route pour le site archéologique. Après la courte visite (sans grand intérêt mais heureusement gratuite) , il fait encore plus chaud et il nous vient des envies de baignade… Le chemin paraît très long jusqu’à la Red Beach, magnifique plage de sable noir adossée à des falaises rouges. La plage est surpeuplée, et Alex propose de poursuivre jusqu’à la crique suivante. Celle-ci est quasi déserte, et pour cause ! C’est une plage de " culs-nuls ", selon l’expression d’Alex… Refusant d’avoir fait tout ce chemin pour rien, nous nous posons à l’écart avant de piquer une tête bien méritée.Au soleil couchant, nous assistons au retour d'un vieux pêcheur grec sur la plage..

     

    Akrotiri : les falaises rouges de La Red Beach... et le retour d'un pêcheur

    Sur le chemin du retour, une charmante touriste américaine nous remonte jusqu’à Akrotiri, et Caro, en rentrant au camping, réalise avec consternation qu’elle a oublié sa casquette de l’ESSJT dans un mini–market ; elle y sera probablement mise en vente dès le lendemain pour quelques milliers de drachmes… Le temps d’une petite tête dans la superbe (bien que trouble et verte) swimming–pool du camping, et David et moi nous transformons en cuistots autour d’un 51. Le menu des chefs ce soir là : tomates et pâtes à la tomate…

    Vendredi 7 août 1998, Santorin
    "Short, very short ? "

    La matinée est appréciable : petite douche, petit déjeuner ("déj’ner" comme on dit à Genas, enfin à "J'nasse"), petite piscine. Il est 12h30 lorsque le bus nous récupère devant le camping pour nous conduire à Thira, " capitale " de l’île. Dans la " main street ", la rue principale, il règne une ambiance sud–américaine (dixit David) : les vieux bus qui se succèdent les uns aux autres, la musique et le brouhaha qui sortent des tavernes, les autos, les milliers (milliards ?) de scooters, et la foule, immense, désordonnée. Emportés par le tourbillon autour de nous, nous attrapons vite un sandwich avant de fuir par les petites rues jusqu’à la falaise qui surplombe le vieux port et domine le volcan. Il fait chaud, très chaud : il a été décidé de revoir le budget bouteilles d’eau à la hausse.

    Santorin : de la corniche, vues imprenables sur la ville de Thira et le volcan

    La vue est superbe et l’endroit magnifique pour réaliser les photos que l’on ne manquera de montrer à la famille et aux copains en leur disant : " on y était ! ". Chaque ruelle, chaque voûte, chaque bâtiment est l’occasion d’un nouvel enchantement. Quelles que soient ses convictions religieuses, la majestuosité des monuments et des cathédrales ne peut pas laisser indifférent. Caro plane sur les bijouteries, il y en a une tous les 5 mètres. Alex et David achètent leurs cartes postales, tandis que je commence à repérer les tee-shirts Hard Rock Café - Santorini pour agrandir ma collection

    Voûtes et cathédrales dans Thira

    Dans la chaleur accablante de l’après-midi, nous nous écartons du centre pour faire un tour du côté du camping de la ville. En fait, seule la piscine nous intéresse et nous nous accordons le plaisir d’un rafraîchissement salutaire. De mon côté, je me rends dans le " salon " de coiffure que j’ai repéré une rue au dessus. Il est désert, le coiffeur sommeille sur une chaise devant sa boutique et j’ai l’impression de le déranger. Il me fait signe d’entrer, et je comprends vite qu’il ne parle ni français, ni anglais… Il vient alors à mon secours : " Short, very short ? ". Il a tout compris. Le seul dialogue que nous entretiendrons tournera autour des numéros de sabot pour sa tondeuse…

    Les baleines blanches
    de la Caldera Beach

    Après quelques courses au super – market, nous nous offrons un repas grec au camping : salade tomate-feta (ah, la feta !), jambon local (le saucisson s’est perdu en route), vin de Santorin (un rouge, " chaud et âpre " selon Alex). La nuit vient de tomber ; la vaisselle attendra, à la grande joie des fourmis. Serviettes autour du cou, nous reprenons le chemin de la Caldera Beach pour un bain de minuit des plus agréables. Sous la pleine lune, on aperçoit des baleines blanches…

    Samedi 8 août 1998, Santorin
    Footing touristique

    La nuit n’a pas été bonne : les intonations germaniques des voisins jusqu’à tard le soir, le gonflement interminable d’un matelas pneumatique à deux mètres de notre tente en pleine nuit, le vent en bourrasques, le réveil qui prend un coup de speed en sonnant à 3h30… Malgré tout, je ne manque pas de courage lorsque je m’élance à 7h45 pour mon premier footing en terre grecque . Aux abords de Périssa, je bifurque sur la droite et ma course se transforme en randonnée pédestre car le terrain est pour le moins accidenté. Au sommet, je domine toute la plaine, je toise l’océan, et le " meltem ", le vent local souffle vraiment très fort. Je dois effectuer la descente de l’autre côté quasiment en rappel, et je me retrouve en bord de mer sur la " Vlyhada beach ". Je réalise alors que je suis vraiment très loin du camping… Je reprends ma course sur une route qui s’enfonce dans la campagne, une sorte de désert. Le vent souffle de face, j’ai chaud, j’ai soif… Le destin m’envoie enfin un vé
     hicule sur cette route où personne ne passe. Je me résigne à faire du stop, elle s’arrête : c’est un vieil ouvrier grec, qui me dépose à cinq cents mètres du camping. " Efkaristo… " (merci beaucoup !). Je suis de retour après une heure et quart de " footing touristique ". J’apprécie d’autant la douche et le petit dej’.

    Aux alentours de midi, nous reprenons le bus pour Thira. Comme la veille, le ballet des vieux autocars autour de la " bus station " est un spectacle extraordinaire. Le " Gyros sandwich " est un vrai régal avalé en un rien de temps sous les voûtes du parvis de la cathédrale orthodoxe, que Caro et Alex ont visitée la veille. Il est 14h lorsque nous entreprenons la descente des 387 marches qui mènent au vieux port, alors que les autochtones ne cessent d’essayer de nous vendre la descente à dos de mulet. " Katastroph’ ! Señorina… " s’exclame l’un d’eux lorsqu’Alex décline une nouvelle fois l’offre. Elle n’a vraiment pas confiance en la bête…

    Des mulets permettent d'éviter la descente à pied
     des 300 marches qui mènent au vieux port...

    "I'm the king of the world !"

    En bas, à "Old Port", nous nous renseignons sur les possibilités de visite du volcan de Nea Kameni . Il est trop tard pour effectuer le grand tour par les eaux réputées sulfureuses de " Hot Springs ", nous devrons nous contenter du " Volcano ". C’est à bord d’un petit caïque (" caïqui ") appartenant à un vieux marin grec que nous effectuons notre excursion. Nous ne sommes que six passagers à bord de la frêle embarcation qui s’élance vers le volcan : nous quatre et un couple d’italiens. Le caïque tangue un peu mais le trajet est court, et nous sommes bien vite arrivés à destination : une petite crique aménagée où est amarré un superbe voilier. Notre marin nous laisse 1h30 pour monter aux cratères et profiter d’un temps de baignade sur les berges du volcan.

     

    Du vieux port de Thira, en route pour le volcan de Nea Kameni

    L’ascension est pénible (nous n’avions pas prévu de chaussures pour crapahuter dans les roches volcaniques… mes bateaux s’en souviendront), l’atmosphère est suffocante, mais le spectacle final époustouflant. " I’m the king of the world ! "clame David parvenu le premier au sommet. La mer est partout autour de nous, le paysage volcanique saisissant. Quelques fumerolles s’échappent d’une cavité du cratère…il est temps de redescendre. Grand temps même, puisque deux, trois,cinq gros bateaux viennent déverser leurs flots de touristes sur les pentes du volcan où nous étions seuls au monde quelques minutes auparavant. Nous profitons encore de notre avance pour squatter l’unique plage (3 m² !) et batifoler dans l’eau. Partout autour de nous l’endroit est extraordinaire, le cadre inoubliable.

    Nous avons perdu nos italiens pour le retour au vieux port, et tandis que Caro s’échappe par le télécabine, Alex, David et moi repartons courageusement à l’assaut des 387 marches qui mènent à la ville haute de Thira. Alex retrouve son marchand de mulet, qui lui propose une nouvelle ristourne. En haut du télécabine, nous nous retrouvons tous les quatre, assis sur une terrasse à l’ombre, fatigués… Le rythme est intense depuis notre arrivée, les journées bien remplies et comme le fait remarquer Caro : " On n’a encore jamais fait la sieste ! ". A l’heure du goûter, les chocos et le melon grec sont fortement appréciés, et pendant que Caro, Alex et David se replongent dans leurs souvenirs communs du lycée, je pique un somme…
    Soirée basket-tzaziki

    La ville haute de Thira est splendide : quasiment pas de commerces, et par conséquent, peu de touristes… bref on baigne dans la véritable ambiance grecque. Le quartier est plutôt résidentiel, les habitations sont splendides, les cathédrales au dôme bleu roi majestueuses. De tout en haut, nous surplombons toute la ville, éclairée par les rayons d’un soleil qui se couche sur la mer, juste derrière le volcan : avec le charme des chapelle cycladiques, chaque paysage ressemble à une carte postale, grandeur nature. Même l’appareil photo d’Alex et son format panoramique ne pourraient rendre compte d’une telle beauté. Le site en impose, c’est indéniable…

     

    Coucher de soleil sur Thira à Santorin

    Les derniers rayons nous permettent de rencontrer un couple de français à la recherche d’une chambre. Nous échangeons les tuyaux sur les îles : Ios = gerbos, très jeune, très boîte, très bière…à éviter; Naxos, superbe ; Amorgos, superbe…mais pas de bateau au départ de Santorin ; Folegandros (" l’île de la Grande Folle " dixit David), surpeuplée… Et c’est toute notre stratégie de voyage qui est remise en cause : l’itinéraire initial Santorin–Amorgos–Ios–

    Folegandros–Santorin a du plomb dans l’aile. Du coup, Caro modifie la place des post-it dans le Guide du Routard qu’elle nous déballe à tout bout de champ, et promet de potasser avant de se coucher.

    La soirée se termine dans une petite taverne fort sympathique où nous avions pris un verre la veille. Choix opportun, puisque la télévision diffuse les demi-finales du championnat de monde de basket qui se déroule au même moment à Athènes. Nous arrivons juste pour voir les russes disposer des américains (66-64), alors que la rencontre suivante oppose la Grèce (!!) à la Yougoslavie. Côté cuisine, la moussaka laisse à désire (dommage pour Caro, Alex et David), alors que j’avais encore fait le bon choix : Tzaziki (fromage blanc, concombre et ail pilé) puis poisson grillé. Les horaires de bus ne nous permettent pas de voir la fin de la rencontre, mais je comprendrai le lendemain matin à la lecture des journaux grecs que les Grecs l’ont emporté après prolongations et disputeront donc la finale le soir même . Où que l’on soit, je veux voir ça !!

    Le bus nous ramène au camping, il est 23h. Demain il nous faut quitter Santorin, faire les sacs, plier les tentes…Toute la nuit, je rêve de notre future destination, qui dépendra des disponibilités des bateaux : Naxos, Amorgos, Ios, Folegandros…

    Dimanche 9 août 1998, transfert Santorin -> Naxos
    Sur le pont du Titanic

    Comme prévu, nous levons le camp à 9h30 après un rangement efficace. Chargés comme des mulets, nous partons en direction de l’arrêt de bus, mais au bout de 200 mètres, sans même prendre la peine de faire du stop, une estafette prend pitié de nous. Nous ne tardons pas à rejoindre nos sacs dans la remorque, et nous manquons d’oublier un petit sac à dos en descendant à l’arrêt de bus…

    Lorsque l’autocar paraît, quelques minutes plus tard, il nous snobe royalement et malgré nos gesticulations file en nous ignorant superbement. Nous voilà tous les quatre, plantés avec nos sacs à dos d’une tonne chacun, à plusieurs kilomètres du port… Je demande des renseignements à un jeune en moto : " You want to walk ? Oh no… Many kilometers ! " Finalement, c’est une navette en provenance de notre ex-camping qui s’arrête pour nous emmener à destination.

    La route en lacets qui mène au petit port isolé d’Athinios est pittoresque. Le port est minuscule, et on a vraiment l’impression que le gros ferry à quai est arrivé là par erreur ! Les gens s’agitent de partout devant le quai d’embarquement. Aucun départ n’est prévu pour Amorgos (les hydroglisseurs ne partent pas à cause du vent), nous embarquons donc sur le gros ferry qui doit nous emmener à Naxos via Ios.
    La traversée est tranquille, la Cocculine est inutile : aucun risque de souffrir d’un quelconque mal de mer ! L’entrée dans la baie de Ios nous permet de nous faire une belle idée de l’île, vue de loin. Après tout ce qu’on nous en a dit, aucun de nous n’a vraiment envie de la découvrir plus en profondeur… Le voyage dure plus de trois heures, mais c’est un moment de vrai repos et un break appréciable. Gagnant le pont supérieur un instant pour profiter du paysage (nous slalomons alors entre Paros et Naxos), je sifflote la musique de Titanic  et je me prends pour Jack Dawson !
     Plaka camping !

    A l’arrivée sur le quai, aux environs de 15h30, beaucoup de monde est là pour nous accueillir à coup de " Rooms ! ", " Maragas camping, on the beach ! ", " Rooms, appartments ! Rooms to let ! "… Les propriétaires présentent leurs chambres photos à l’appui, les patrons de camping soulèvent leur plaquette en criant le nom de leur camping et en vantant leurs avantages. On se croirait presque au marché ! Bref, nous sommes littéralement assaillis de toute part. Un couple étranger s’en va bras dessus - bras dessous avec une petite vieille qui vient de caser sa room, tandis que nous optons pour le " Plaka camping " sur les conseils de français rencontrés la veille à Santorin.

    Les vingt minutes de trajet jusqu’au camp en bus sont rocambolesques : la route qui longe le bord de mer se transforme petit à petit en chemin de sable où les véhicules ont bien du mal à se croiser. Les scooters doublent à droite, à gauche, les conducteurs s’envoient des politesses (ou des insultes, je ne comprends toujours rien au grec). Sur la droite, la plage de sable fin (Prokopios beach) et les dunes défilent… c’est tout simplement magnifique !

    A l’arrivée au camping, nous nous mettons en quête d’un emplacement. Il faut se baisser pour éviter les branches de citronnier et trouver quelques m² de libre dans un recoin du camp. Nous parvenons à caser nos igloos entre le grillage et les arbres, mais nous sommes contraints de condamner l’accès à notre plus proche voisin, qui devra ramper pour rejoindre son duvet… Alex nous prépare un jus de citron vert " cueilli sur l’arbre " et nous fonçons rejoindre la plage à travers les dunes, à seulement cent mètres de l’entrée du camp. " C’est parfait ", s’écrie une nouvelle fois David. Caro m’enterre dans le sable, David et Alex jouent à " Karaté Kid ", on est bien… Mais le soleil ne chauffe plus vraiment, et le vent frais nous ramène au camping pour le repas. Il est à peine vingt heures, et notre voisin a réussi à ramper jusqu’à son duvet puisqu’il est déjà couché. Après l’omelette et le saucisson - grec bien sûr -, David et Alex s’échappent jusqu’à Chora tandis que Caro et moi no
     us offrons une balade nocturne en bord de mer, pieds nus sur le sable humide…
    Pas de "On est les champions !"...

    Au fait, la Grèce ne jouait pas la finale… Ils s’étaient fait sortir en demi par les yougos, ce que m’expliquera un grec planté devant la finale (" Extratime, this guy killed us… " – "en prolongations, ce type nous a tués..." en me désignant le yougo Bodiroga). Comme quoi, je n’avais vraiment rien compris à la une des journaux grecs ! Je regarde tout de même la finale (Yougoslavie - Russie) disputée dans une ambiance peu passionnée devant trois ou quatre téléspectateurs. Moi qui avait rêvé de voir la Grèce championne du monde en Grèce, après avoir vu la France championne du monde en France… Comment dit-on " On est les champions ! " en grec ?


    Lundi 10 août 1998, Naxos
    Le record d'Alex

    Au réveil, je m’étonne de ne pas trouver le soleil, dissimulé pour la première fois de notre séjour derrière quelques petits nuages gris. J’accompagne David aux courses pour le petit dej’, et nous en sommes réduits à faire les fonds de porte-monnaie pour nous payer un pot de " Merenda ", le Nutella local. Il va devenir urgent de faire appel à la fée Carte Bleue pour faire le plein en drachmes. Je remercie la caissière – et en grec SVP, puisque j’ai décidé de me mettre au dialecte en usage : " Efkaristo ! Athio … "

    Les filles se font porter pâles : Caro use kleenex sur kleenex et Alex est patraque, elle préfère rester couchée. Le trajet en bateau, les soirées un peu plus fraîches, il n’en fallait pas plus pour surprendre ces demoiselles… Il est 10h30, notre voisin au duvet est toujours couché (soit une nuit de plus de quatorze heures !!). Mais Alex se déclare prête à relever le défi, puisqu’après nous avoir rejoint à Aghia Anna Beach, elle retourne se coucher pour battre le record. Pour mettre toutes les chances de son côté, elle refuse même de se lever pour manger et David, Caro et moi en profitons pour nous payer une table au resto du camping. David se réconcilie avec la moussaka, Caro et moi découvrons la " pastitsia " (la même chose avec des macaronis à la place des aubergines). Alex refuse même la pastèque devant la tente. Bref, à 15h45, le record est en passe d’être battu et elle n’a toujours pas mis le nez hors de la tente...

    Aux alentours de 17h, nous quittons le camping (Alex s’est levée, mais le voisin s’est recouché !) et comme il n’y a pas de bus avant un bon moment, nous tentons l’auto-stop. Peu de voitures passent sur le chemin qui mène au camp, mais par chance très vite une voiture s’arrête et nous embarque tous les quatre. Le conducteur est grec, parle bien l’anglais et propose de nous emmener. Il engage le dialogue et la discussion - en anglais - dure tout le voyage. Il nous raconte qu’il est mathématicien (un petit - fils d’Euclide ?) et qu’il donne des cours à domicile en attendant un hypothétique poste de prof. Nous lui expliquons notre voyage, nos situations respectives et il note avec intérêt que Caro est étudiante en maths ! Je poursuis le dialogue seul avec notre chauffeur, curieux et intéressé, qui n’hésite pas à me faire répéter pour être sûr de tout comprendre (" What ? WHAT ? "). Il nous dépose tout près du port, et nous le remercions d’un " efkaristo…" auquel il répond par un
     " pas de quoi… " (en français dans le texte).
    Foire d'empoigne à la Portaria

    La ville de Chora, capitale de Naxos, son port, sa "Portaria", ses ruelles commerçantes et celles plus typiques s’offrent à nous…Avant de nous enfoncer dans la ville, nous nous payons un détour par l’immense portique en marbre ("Portaria") qui domine le port. La chaussée qui mène à la colline est battue par les vagues, et il faut choisir le bon moment pour traverser, sinon c’est la douche assurée ! Au sommet, nous posons tous les quatre dans l’encadrement du portique, où un touriste français (encore un…) propose de nous photographier pour le cliché classique de chez classique. Puis nous rejoignons les commerces qui débordent de touristes aux abords du port.
     
    Naxos, la Portaria

    Caro mate toujours les bijouteries, dans l’espoir de me voir brandir ma Carte Bleue. David et moi jetons un œil glouton sur les cartes des tavernes, et l’ "octopus" (le poulpe qu'on voit sécher devant les tavernes, à déguster grillé ou en salade) paraît rudement appétissant. Mais avant de ripailler, l’heure est à l’événement puisque le soleil ne va pas tarder à se coucher à travers la Portaria, ce que le Routard considère comme un must, un spectacle incontournable. Les vagues n’ont pas faibli depuis tout à l’heure, et Alex se plaint d’avoir les pieds mouillés.
    Il y a bien plus de monde que deux heures plus tôt , la grande foule est au rendez-vous, avec son cortège de photographes en tout genre. Les gens se bousculent pour obtenir le meilleur angle de vue (le coucher de soleil à travers la Portaria), interpellent les touristes qui viennent gâcher le tableau en s’interposant entre les bras du portique…Une véritable foire d’empoigne ! Pendant quelques minutes, c’est un véritable concert de déclencheurs d’appareils photo autour de nous. Quel cirque, et quel spectacle !!
     
    Naxos : le coucher de soleil à travers la Portaria
    Cette fois le soleil a disparu pour de bon dans les brumes de l’horizon, la foule internationale se disperse. Pour nous, il est l’heure d’aller manger.
    Plein la lampe,
    sous le nez des filles...

    Alex n’a toujours pas faim, Caro est brassée : ce soir, ce sont les garçons qui choisissent le resto. Après avoir arpenté les rues de Chora en long, en large et en travers, nous tombons sur le menu idéal : Salade grecque (on ne s’en lasse pas), six " cold appetizers " (tzaziki, tarama, patates à l’ail, aubergines… et aussi un truc non identifié qui arrache !), suivi de " meat balls with fried chips ", le tout accompagné d’un petit blanc de Naxos. L’octopus, ce sera pour une autre fois et David et moi savourons ce repas de roi. Pendant ce temps-là, Caro avale une salade grecque du bout des lèvres, Alex fait la tronche devant sa soupe de poisson… et nous nous en mettons plein la lampe, sans remords aucun ! Elles nous en voudront beaucoup de leur avoir ainsi mangé sous le nez…

    Mardi 11 août 1998, Naxos
    " Ça ressemble au Luberon..."

    De bon matin (10h30…), nous retournons à Aghia Anna Beach, face au camping, pour la traditionnelle baignade after breakfast. Alex est sur pieds mais préfère éviter la mer une journée encore. A midi, le bus nous emmène à Chora, d’où nous prenons une correspondance pour Filoti, " plus grand village de l’île et resté très typique " d’après le Routard. Le trajet est typique lui aussi, puisqu’il nous faut près d’une heure pour rejoindre le village, situé au centre de l’île, par les petites routes peu fréquentées de Naxos. David effectue l’intégralité du trajet debout pendant que Caro, Alex et moi nous laissons aller à un petit somme…

    Contrairement aux bus que nous avons pris jusqu’ici, celui-ci ne transporte quasiment que des grecs et très peu de touristes, et cela fleure bon la Grèce profonde. Nous croisons aussi quelques français qui ont déjà visité le coin et se laissent aller à une confidence : " Ça ressemble au Luberon…". Et effectivement dès la descente du bus, le bruit des cigales nous accueille et nous nous offrons un pique-nique sous les oliviers ! Le temps d’une petite sieste et nous voilà partis à l’assaut des ruelles de Filoti.

    Très loin des ruches citadines de Santorin ou de Naxos, nous apprécions pleinement les chemins déserts, entre les habitations, plutôt que les ruelles commerciales bondées de touristes. On prend plaisir à se perdre dans les rues en escalier, à se photographier sous les voûtes, à s’élever au dessus du village pour le voir tout entier s’offrir à nous…

    Au détour d’une maison, deux enfants nous interpellent ; l’un d’eux s’enfuit dans sa maison en nous faisant signe d’attendre, et ressort au bout de quelques instants avec un mouton sous le bras ! " Photo ! Photo ! ", se met-il à crier tout en s’accroupissant pour poser avec son frère… Appliqué, je prends la photo et nous rencontrons alors la mère des deux marmots qui nous fait comprendre qu’elle souhaiterait qu’on la lui envoie. Toute émue, elle griffonne nerveusement une adresse en grec sur un bout de post-it que nous lui tendons : "Hylias & Nikola Blasero, Filoti - Naxos". Je n’oublierai pas de sitôt le sourire qui illumina à ce moment-là le visage de cette femme marquée par la vie… Il y avait tant d’espoir dans ses yeux quand elle nous a rendu ce post-it que je n’imagine pas une seconde la laisser dans l’attente en ne tenant pas notre promesse.


    Après cet épisode émouvant, nous reprenons notre périple à travers les rues de Filoti, sans compter le nombre de marches gravies au passage. Nous sommes probablement les seuls touristes du village, puisqu’ hormis quelques autochtones, nous ne croisons personne dans les rues. Tout respire le terroir, l’authenticité grecque. Au-dessus du village nous rejoignons l’église de la "Panaghia tis Filotissas". Comme l’indique notre fidèle Guide du Routard, bible indispensable, l’endroit est absolument paradisiaque ! Pas de mer, certes, mais les contrastes de couleur ("les maisons toutes blanches, les flancs gris de la montagne, le vert de la vallée"… Merci Guide du Routard pour tes descriptions avisées !) sont saisissants et de toute beauté. Le Luberon ?  Oui, il y a quelque chose...



     
    Naxos : au coeur de la Grèce Profonde à Filoti, un air de Luberon...
    Pour prolonger cette vision onirique, nous mettons plus d’une heure avant de nous résoudre à redescendre. Le bus de 18h30 ne passera jamais sur cette vieille place de Filoti cernée par les terrasses des cafés, et c’est en taxi (pour le même prix !) que nous regagnons Chora. David fait jouer de la Carte Bleue sur le port et nous nous retrouvons de nouveau avec des milliers de drachmes, prêts à commencer une nouvelle partie de Monopoly !
    Adieu Karémat...

    Il fait presque nuit lorsque nous nous installons sur la plage Aghia Anna, face au camping, pour un repas du soir " on the beach ". Du sel à l’ouvre-boîte, du parmesan au camping-gaz, rien n’est oublié et c’est autour d’un 51 que démarre la cuisson des spaghettis. Le meltem souffle de plus en plus fort et David installe son Karémat (tapis de sol de camping, pour les incultes) afin de protéger le feu. C’est lors de la phase décisive, au moment de l’égouttage, que le drame survient : Alex finit de se faire belle au camping, Caro, David et moi nous organisons pour réussir cette opération difficile. L’affaire est rapidement emballée, mais alors que nous avons tous trois le dos tourné, une rafale de meltem en profite pour lâchement envoyer bouler le Karémat de David, qui disparaît en mer dans la nuit noire… Il importe de noter le courage et la dignité avec lesquels David a affronté cette épreuve, difficile pour tout campeur qui a noué des liens affectifs avec son Karémat…


    Mercredi 12 août 1998, transfert Naxos -> Amorgos
    "Mes pieds s'enfoncent dans le sable..."

    Ce matin-là, je m’élance plein de courage pour mon second footing. Il fait très beau, mais le fond de l’air est frais. Du camping, je gagne le bord de plage sur la gauche. La mer vient me lécher les baskets de temps en temps, et le bruit des vagues rythme mes foulées.

    " Derrière moi, j’entends la mer, poussée par les vagues,- le public s’est levé…
    Mes pieds s’enfoncent dans le sable, quelqu’un me dépasse,
    L’eau salée dans mes yeux, j’peux même pas dire qui c’est… "
    (Balavoine)

    Au bout de mon échappée, le bord de mer est infesté de windsurfers en camping car. Le retour, meltem pleine face, est long et pénible. Mais l’effort est un vrai plaisir, et la baignade finale en mer un réconfort inégalable !

    Après un petit dej’ réparateur, nous nous offrons une petite tranche de plage, sans oublier de régler le camping avant midi, pour éviter de payer un après-midi supplémentaire dans ce camping de babs (" Plaka camping…cool on the beach ! "). Notre départ du camping est rocambolesque : après avoir envisagé diverses solutions pour éviter de passer devant la réception avec nos sacs à dos (les faire passer par dessus le grillage, creuser un tunnel jusqu’à Chora…), nous décidons de faire comme si de rien n’était. Nous devrions être partis depuis midi, il est alors 16h… Nous sommes rappelés à l’ordre alors que nous avons franchi la sortie de vingt mètres. " We have the facture !", tente d’expliquer David… La vérification de celle-ci n’est qu’une formalité, et nous poursuivons notre route après avoir préservé quelques centaines de drachmes…

    Caro propose alors une sieste, et nous nous posons à l’ombre au bord d’un champ. De leur côté, David et Alex partent louer une planche à voile puisque la plage d’Aghia Anna est réputée pour être le paradis des véliplanchistes. Nous nous retrouvons à Chora vers 20h. Alex n’a pas pu faire de planche à voile (" trop de vent, pas assez, l’eau était trop humide… "), à son grand regret. Quant à moi, je déniche un cadeau pour mon frère, dont le prix est savamment négocié avec le vendeur, lui même fan de basket et de l’Olympiakos (" I’m crazy about Olympiakos ! "). Caro, elle, après s’être privée de gâteaux apéritifs pendant une semaine, craque pour une boîte de " Pringles ", qu’on trouve dans chaque mini-market de Grèce…

    Nous nous offrons une formule " Cheese-burger " sur le port, le bateau pour Amorgos doit s’élancer vers 23h. En dernière minute, il est annulé et nous devons faire changer nos billets pour embarquer sur le ferry de 23h30. Inconvénient majeur : ce dernier fait escale dans toutes les petites Cyclades, et le voyage promet d’être très long. En fait, il sera très très long…
    Ambiance " Boat people "

    La traversée dure plus de cinq heures. David et Alex se sont installés au chaud à l’intérieur, tandis que Caro et moi nous bravons les éléments (le vent, les vagues, le froid…) sur le pont extérieur du bateau. Malgré cela, je ne tarde pas à m’endormir mais au bout de trois heures je retrouve Caro frigorifiée et nous rejoignons nos comparses dans le salon. Dès que je m’installe dans le squat intérieur (les gens dorment assis, debout, couchés, sur les sièges, sur les tables, par terre… dans une ambiance très " Boat people "), je me rendors… Le bateau tangue pas mal, et Caro et David s’inoculent un Cocculine préventif. Alex pionce...

    A l’arrivée à Amorgos, dans le port d’Aigiali, ce sont quatre zombies qui descendent du bateau, en se demandant où ils vont bien pouvoir finir la nuit… Après avoir suivi les autres passagers comme des moutons de Panurge (ils se feront refouler au camping), nous optons pour la première solution envisagée : la plage. Il fait encore nuit, mais l’endroit paraît superbe. Quelques petits villages éclairés sont disséminés dans les montagnes qui entourent le port , le sommeil nous gagne, les étoiles disparaissent…
    La Suite ici

    Cyrilos

  • Commentaires

    1
    Vilènne
    Jeudi 1er Janvier 2009 à 03:02
    Très beau récit, bravo !
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    2
    Emma
    Vendredi 9 Janvier 2009 à 22:28
    Superbe récit !! Bravo !
    3
    David
    Samedi 9 Mai 2009 à 01:39
    J'ai ador?e r?t
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